Rares sont les départements à bénéficier d’une mosaïque de territoires et d’espaces naturels aussi variée que dans le Pas-de-Calais. Du littoral au Bassin minier en passant par les plaines d’Artois, les collines du Boulonnais… la diversité des paysages n’a d’égale que la biodiversité riche qu’ils abritent. Ces lieux où s’épanouissent faune et flore font aussi le bonheur des habitants et des touristes qui s’y promènent.

 

Sous-bois, dunes, étangs, terrils, prairies, marais… sont autant de sources de vie à préserver. C’est tout l’intérêt du Défi Biodiv’62. Ce plan d’actions adopté par le Conseil départemental en juin 2023 est destiné à protéger et à développer la biodiversité qu’elle soit ordinaire ou exceptionnelle. Renaturation des délaissés routiers , protection et gestion durable des espaces naturels sensibles, soutien aux communes, aux associations , aux collèges, entretien et aménagement de sentiers de randonnée, notamment sur d’anciennes voies ferrées… sont autant d’initiatives qui s’étaleront jusqu’en 2027

Les anciennes voies ferrées, naturellement

C’est le cas actuellement entre Bruay-la-Buissière et Diéval. Ce tronçon de l’ancienne ligne Bully-les-Mines - Brias, héritage de la Compagnie des chemins de fer du Nord, mais aussi des compagnies minières, a été acquis il y a une trentaine d’années par le Département pour en faire un itinéraire de promenade pédestre et équestre. 13 kilomètres de sentier nature où il fait bon se promener, mais qu’il convient aussi d’entretenir pour que la biodiversité s’épanouisse.

Sur Houdain, le chemin, repris par le tracé de la Via Francigena (GR 145), traverse un sous-bois humide qui, sans l’intervention humaine, risque de perdre sa qualité écologique. C’est justement dans le cadre du Défi Biodiv’62, que le Département a engagé des travaux destinés d’une part à favoriser l’expression de la biodiversité, notamment par la création de mares, et d’autre part à améliorer les conditions d’accueil du public.

L’ancienne voie ferrée devenue lieu de promenade et source de biodiversité

Depuis quelques mois, une équipe de l’association d’insertion AVIEE (Association à vocation d’insertion pour l’environnement et l’énergie) est à pied d’œuvre. Ils sont quatre, accompagnés d’un encadrant technique, à élaguer, débroussailler, éclaircir, tailler… bref à redonner à ce coin de nature son aspect originel et fonctionnel. Une première mare a été creusée. Elle accueille déjà ses premiers batraciens. D’autres sont prévues à des endroits naturellement humides : « Ce sont des coups de pouce que nous donnons à la nature. À certains endroits, il faut aérer pour qu’une flaque d’eau croupie redevienne une mare pleine de vie », explique Jimmy Quetelard, coordinateur de travaux pour AVIEE.

Un peu plus loin, l’équipe s’attache à débroussailler une petite clairière. Ailleurs, une fenêtre paysagère s’ouvrira sur la campagne environnante. Les branches coupées serviront à la création de haies sèches, propices à abriter des petits animaux et insectes, mais aussi à éviter l’intrusion de véhicules à moteur.

Comprendre la nature et savoir écouter les gens

 « Ça peut sembler curieux au premier regard, mais la plupart des arbres tombés, s’ils ne présentent aucun risque pour les promeneurs, sont laissés sur place. Ce sont de véritables hôtels à insectes, des garde-manger pour les oiseaux… De formidables lieux de vie pour tout un cortège d’espèces qui contribuent au maillage de biotopes différents », insiste Jimmy Quetelard.

Il faut parfois la main de l’homme pour que la biodiversité s’exprime.

Création de noues, plantation de fruitiers (cerisiers, pommiers, poiriers…) en bordure de chemin… Tout est pensé pour offrir à la biodiversité la possibilité de s’épanouir et au public, l’occasion d’en profiter sans la perturber. Car le bien-être des usagers est aussi pris en compte : « Un promeneur habituel nous a signalé qu’il était dommage de ne pas avoir quelques bancs pour se poser un peu. Quelques rondins d’arbres abattus ont donc été posés pour répondre à cette demande sans que cela ne dénature le milieu », explique le coordinateur de travaux.

Ce promeneur, c’est Yves Villers. Nous l’avons rencontré justement assis sur l’un de ces bancs naturels : « Il y a quelques années, j’ai eu un gros problème respiratoire. Depuis, je viens me promener ici tous les jours, quel que soit le temps. Le site est calme, sauvage, bien entretenu. C’est ma bouffée d’oxygène, mon moment de bonheur quand je m’assieds sur ces bancs pour écouter les oiseaux, quand je croise des chevreuils ou que je vois les écureuils dans les branches… Ici je respire, j’observe la nature… je m’évade. »

Pour Yves Villers : « La biodiversité, il faut la préserver, la respecter pour pouvoir en profiter. »

Ces quelques mots résument à eux seuls la portée de la politique du Département en matière d’environnement.

Avant toute chose, il convient d’observer la nature, pour, le cas échéant lui donner un petit coup de pouce.

Pour tout savoir sur le Défi Biodiv’62

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