En 2019, le Conseil départemental décidait de donner un coup de jeune à « la mémoire du Pas-de-Calais », à savoir, les Archives départementales. Ce service, qui abrite une grande partie du patrimoine écrit du Département, de ses communes…, étant arrivé à saturation, un nouveau Centre des archives du Pas-de-Calais sort de terre.

Aujourd’hui, le service des Archives départementales se déploie sur deux sites distincts : les archives contemporaines et journalistiques au centre Georges-Besnier, place de la Préfecture à Arras ; les archives anciennes et modernes au Centre Mahaut-d’Artois, rue du 19 mars 1962 à Dainville.

Mais leurs capacités de stockage ont atteint leurs limites. Au manque de place s’ajoutent le vieillissement des locaux et la non-conformité aux normes actuelles de conservation des Archives de France.

Écrire une nouvelle page

D’ici 2025, cette situation fera elle aussi partie de l’histoire ancienne du Pas-de-Calais puisque le Conseil départemental à fait le choix de repenser et de reconstruire un bâtiment dédié. La « Grande construction », pour un coût total de 36 millions d’euros, subventionné à hauteur de 5 millions d’euros par le ministère de la Culture, a débuté en 2022 face à la tour de Dainville qui abrite la majeure partie de ce patrimoine inestimable.

Le nouveau bâtiment sera à la fois fédérateur, fonctionnel, respectueux de l'environnement et regroupera sur un seul site l’ensemble des fonds et des activités des Archives départementales.

Vision d’avenir et dimension sociale

Avec une surface utile totale de près de 11 000 mètres carrés et plus de 60 km linéaires de rayonnages, il y a de la place pour quelques décennies. Pour autant, le site sera évolutif puisqu’une réserve foncière doit permettre de presque tripler cette capacité.

Outre la vision d’avenir que représente ce projet, le Département, maître d’ouvrage, a également tenu à la dimension sociale du chantier. En effet, sur les différentes phases, l’entreprise fait appel à des demandeurs d’emplois locaux intégrés dans un parcours d’insertion.

Il en est de même pour la question du déménagement qui se prépare déjà. Une vingtaine de personnes accompagnée par une association d’insertion œuvre aux côtés des agents des archives. Ils se chargent du reconditionnement de 8 des 37 kilomètres linéaires de documents. Une activité spécifique qui leur permet de développer de nouvelles compétences et capacités techniques.

Un quartier dédié à la connaissance

À la fois service administratif généraliste et établissement culturel et scientifique, le Centre des archives départementales, avec la Maison de l’archéologie du Pas-de-Calais et la médiathèque toutes proches, fera de ce quartier un véritable pôle de connaissances et de culture. Car si les conditions de travail des agents seront considérablement améliorées, l’accueil des publics se fera également dans des conditions optimales. Avec une salle de lecture de 50 personnes, un auditorium de 120 places, une salle d’exposition et des ateliers pédagogiques… chercheurs, étudiants, enfants ou simples amateurs de document anciens y trouveront leur place.

« L’ensemble de nos missions s’incarnent aujourd'hui dans les bâtiments construits tout au long du XXe siècle. Mais nous sommes désormais sur des missions supplémentaires, et justement, l’un des souhaits du futur centre est notre ouverture vers le monde, vers le public avec un ensemble d’actions pédagogiques et culturelles renforcées que nous pourrons y mener », souligne Lionel Gallois, directeur des archives départementales.

ce projet était « absolument nécessaire ». Pour les agents d’abord : « Vous êtes dépositaires de la mémoire du département, il fallait un équipement qui vous permet de travailler dans des conditions dignes de notre temps. » Pour le public : « On voit ici l’émergence d’un véritable pôle culturel départemental auquel il faudra donner vie par des animations, des conférences… »

La construction en elle-même doit s’achever début 2025. Le déménagement se fera jusqu’en juin de cette même année.

Un projet des plus vertueux 

L'un des autres points forts de ce projet réside dans son impact environnemental. Évidemment le plus haut niveau d'exigence sera de mise pour la conservation des documents. Il en sera de même en matière d'écologie, notamment pour la partie accueil du public et administration avec le niveau E4, c'est-à-dire le plus poussé en matière d'économies d'énergie. En effet, le bâtiment sera à énergie positive. L'énergie produite par les panneaux photovoltaïques sera autoconsommée. Le site en lui-même va également se verdir. Initialement, cette zone était fortement minéralisée, recouverte d'enrobés. « Tout le travail mené sur la biodiversité fait que ce site va redevenir un poumon vert dans le quartier », précise l'architecte.

Archives départementales : des précisions à propos du déménagement

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