Le 6 mars 2025, 48 femmes originaires des territoires de la CALL et de la CAHC étaient réunies à Oignies pour découvrir les métiers du bâtiment et des travaux publics : des professions qui ont évolué et permettent désormais aux femmes de faire carrière dans une filière encore trop souvent considérée comme exclusivement masculine.
En parallèle des actions menées pour la journée internationale des droits des femmes qui se déroule chaque année le 8 mars, le Département dans le cadre de ses politiques d’insertion a fait le choix d'expérimenter de nouvelles manières de faire bouger les lignes. Parmi les pistes explorées, l’organisation de journées de sensibilisation aux opportunités offertes par les métiers du bâtiment et des travaux publics à destination des femmes.
Car si de plus en plus de Français sont persuadés de l'importance de continuer le combat en faveur d’une égalité réelle entre hommes et femmes, de nombreux préjugés sont encore bien ancrés. Concernant les métiers du bâtiment, il est encore trop peu fréquent de voir des femmes sur les chantiers ou dans les centres de formation. Une réalité parfois renforcée par le fait qu’une femme se verra, au cours de sa recherche d’emploi, plus facilement proposer des postes dans le secteur des services à la personne que sur des chantiers. Mais parce que les métiers du « care » ne sont pas réservés aux femmes et ceux du « faire » aux hommes, la collectivité a souhaité avec ce rendez-vous donner l’opportunité à des femmes de découvrir la réalité des métiers du bâtiment.
Au programme de cette matinée, la présentation des métiers. Parce que le bâtiment et les travaux publics regroupent en effet une très grande diversité de métiers : plaquiste, démolisseur, maçon, couvreur, électricien, plombier, ou menuisier pour le volet bâtiment ; ou maçon VRD, terrassier, canalisateur, ou conducteur d’engins pour les travaux publics. Des métiers qui peuvent se décliner au féminin.
Des métiers qui recrutent
Des professions qui dans le Pas-de-Calais recrutent : construction du nouvel hôpital de Lens, rénovation des cités minières dans le cadre de l'Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM), Canal Seine-Nord Europe, mais également nombreux chantiers de réhabilitation de bâtiments pour faire face au réchauffement climatique et à la flambée des coûts de l’énergie, les opportunités d’emploi sont nombreuses dans un secteur qui manque cruellement de personnel qualifié.
Comme cette matinée organisée par France Travail, le Département et leurs partenaires, se voulait plus qu’un simple panorama, plusieurs témoignages ont permis de faire tomber un à un les a priori et de fait naître les vocations, à l’image de celui d’Émilie Jeanson, assistante cheffe de chantier chez Bouygues Bâtiment Nord-Est :
« Être une femme dans ce milieu n’a pour moi jamais été un problème. À la base, j’étais partie pour devenir conductrice de travaux, mais il n’y avait pas assez de terrain à mon goût. Donc c’est moi qui ai demandé à bifurquer vers un poste plus opérationnel. Au quotidien, je m’occupe de la gestion des équipes sur les chantiers, mais je donne aussi des coups de main. Plus qu’être un homme ou une femme, dans ce milieu, ce qui compte, c’est la mentalité, le contact humain. Car le bâtiment et les travaux publics, c’est avant tout du travail d’équipe. Il peut par exemple dans une équipe y avoir des compagnons qui ont des restrictions pour le port de charges lourdes et ce n’est pas un problème, dans la mesure où il y aura toujours quelqu’un pour aider ou prendre le relais. »
Une réalité qui s’ajoute au fait qu’au fil des années, l’ensemble des entreprises du secteur ont bénéficié de nets progrès du côté de l'outillage, qui se faisant de plus en plus ergonomique, réduit largement la contrainte physique qui a longtemps caractérisé ces métiers.
Faire naître l’étincelle
À l’issue de cette sensibilisation, le pari était gagné pour les organisateurs, car lors du temps d’échange réunissant participantes, organismes de formation et entreprises, plusieurs femmes ont demandé à intégrer le parcours d’accompagnement proposé par le Département du Pas-de-Calais pour se former à ces métiers porteurs.
Mon compagnon, qui est maçon VRD (Voirie et réseaux divers) m’a depuis longtemps parlé de son métier. Il m’a même incité à me lancer, mais jusqu’à présent, j’avais toujours hésité, par peur de ne pas réussir. Travailler ça ne me fait pas peur, parce que j’ai été fleuriste, j’ai travaillé en déchetterie, dans la logistique, dans l’emballage et même dans la fabrication de fibre optique, mais ce métier, j’avais peur de ne pas être capable de le faire, physiquement parlant, parce que pour moi ça restait un travail « pour les hommes ». Donc la présentation et les témoignages de ce matin, c’est vraiment quelque chose de très utile, parce qu’en tant que femme ça permet de réaliser que c’est possible de travailler dans le bâtiment ou les travaux publics et de se dire « Eh bien, ça, moi aussi je peux le faire !