La journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, est l’occasion de braquer les projecteurs sur ce qui devrait être une évidence. Le Département du Pas-de-Calais y travaille au quotidien et incite ses partenaires à agir en faveur de l'égalité filles-garçons et à lutter contre les stéréotypes.
L’égalité filles-garçons, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour en parler. C’est dans ce sens et sur la base du volontariat, que les collèges publics du Département ont été accompagnés par la collectivité pour mener des actions de sensibilisation auprès de l’ensemble des élèves. Ainsi dans une centaine d’établissements, des temps forts ont permis aux collégiens d’aborder l’égalité filles-garçons sans tabou.
C’est le cas notamment au collège René-Cassin de Wizernes où des actions sont menées et des temps forts organisés depuis plusieurs années : le consentement, les menstruations… Et bien sûr l’égalité des sexes… Les couloirs ont pris le nom de femmes célèbres. Sur les murs, des affiches réalisées par les élèves évoquent les différents thèmes abordés…
Un temps d’écoute et de paroles
Cette année, pour parler d’égalité filles-garçons, le quart d’heure lecture s’est transformé en quart d'heure vidéo. Des films courts mais explicites mettent en évidence les stéréotypes les plus courants : la princesse sauvée par le prince charmant (et jamais l’inverse) ; la tétine bleue pour les garçons, rose pour les filles ; un homme sur un VTT, la femme sur un VTC… À la fin, un quiz permet de constater que collégiennes comme collégiens ont parfaitement conscience des discriminations sexistes.
Dans la classe de Caroline Martin, professeure de français, les élèves étaient particulièrement attentifs au discours diffusé sur l’écran.
Pour Matthys : « je trouve vraiment que dans notre société l’égalité entre les femmes et les hommes ça devrait être normal. Ce n’est pas tout à fait le cas. Ça se voit dans les différences de salaires. On le ressent aussi en politique. Je pense que ce qu’on fait aujourd’hui au collège, ça peut faire évoluer les mentalités. »
Pour Clara aussi, les inégalités entre les filles et les garçons sont encore perceptibles : « Il existe encore de grosses différences comme dans le sport. Par exemple, quand on voit comment sont traités les footballeurs par rapport aux footballeuses. Même si parfois on peut se sentir rabaissée par les garçons eux-mêmes, il n’y a pas vraiment de sexisme au collège, mais c’est bien d’en parler. »
Des automatismes à déconstruire
« Les collégiens savent que l’égalité filles-garçons est inscrite dans la loi. Ils ont le bon discours, les bonnes réponses, mais dans les actions ou les paroles quotidiennes, il y a encore des automatismes à déconstruire. C’est pour cela qu’il est important d’en parler régulièrement », explique Élodie Darques, documentaliste et référente Égalité filles-garçons au collège René-Cassin.
L’accompagnement du Département a aussi permis au collège dirigé par Bernard Verdin de proposer aux élèves le spectacle de la compagnie Eolie Songe Té ki Té koi toi ? : « Une création qui aborde une question centrale de la préadolescence, celle de l’acceptation de soi, de son identité de genre, de sa liberté d’être, de penser, de s’écouter et de se vêtir, abstraction faite des stéréotypes de genre, et par extension l’acceptation de l’autre dans sa différence et sa pluralité. » Une bonne façon d’ouvrir les esprits.
La semaine s’est terminée par un instant de création. Des collages à partir de slogans et de phrases accrocheuses pensés et réalisés par les élèves trouveront place dans l’établissement ou sur le panneau d’expression comme autant de piqûres de rappel quotidiennes.