Avec 6 200 kilomètres de routes départementales à entretenir, le travail ne manque pas dans les huit MDADT (Maison du Département Aménagement et Développement Territorial) et les 38 CER (Centre d’entretien routier) du Pas-de-Calais. Les chantiers de réfection de chaussée, d’entretien des routes et des accotements font partie du quotidien des agents d’exploitation comme de l’ensemble des personnels des MDADT. Un service public essentiel à notre sécurité et pour lequel le Département recrute. Que ce soit en bureau d’études ou sur les routes, la diversité des postes offre de belles perspectives de carrières.

Savoir-faire et faire savoir

« Finalement, on se rend compte que nos métiers ne sont pas bien connus des jeunes. Pour faire connaître nos activités, il n’y a rien de tel que de permettre aux jeunes d’assister à un chantier. Par cette visite, ils découvrent les multiples facettes et possibilités de carrière chez nous », explique Cécile Rusch, directrice de la Maison du Département Aménagement et Développement Territorial de l’Artois.

Jeudi 30 mai, en présence de Karine Gauthier, vice-présidente du Conseil départemental, une trentaine d'élèves du lycée professionnel Jean-Bertin de Bruay-la-Buissière a pu suivre un chantier de réfection de chaussée sur les giratoires 454 et 455 ouvrant sur la route départementale 301 à Barlin. Ce travail a été mené en nocturne pour nuire le moins possible à l’activité économique et ne pas trop impacter le quotidien des habitants.

Une expérience enrichissante

Après rabotage de la chaussée l’après-midi, le travail de nuit consistait à poser 850 tonnes d’enrobé sur une surface totale de 5 500 mètres carrés. Ballet de camions pour alimenter en bitume, finisseuses pour appliquer le matériau brûlant, défilé de compacteurs pour aplanir le bitume encore fumant… le tout à la lueur des projecteurs, les lycéens ont pu se rendre compte de la technicité nécessaire à ces opérations pour le moins spectaculaires. 

Pour Hugo, Thomas et Mathis, ça a été une confirmation : « Nous n’avions jamais vu un tel chantier de nuit, ça change. L’ambiance est différente. Franchement, travailler en nocturne, ça nous plairait bien ». Quant à exercer au sein du Département : « Pourquoi pas ? »

Sarah, 19 ans, est l’une des 20 filles en Bac pro travaux publics au lycée Jean-Bertin. Elle a pu monter sur l’un des finisseurs, cet engin capable d’étaler le bitume sur toute la largeur de la chaussée : « Ce que j’ai ressenti ? La chaleur d’abord, mais aussi beaucoup de plaisir. Se retrouver sur une machine aussi imposante, aussi technique, c’est impressionnant. » Elle a déjà une idée assez précise de ce qu’elle veut faire : « Même si c’est un domaine qui pourrait me plaire, je compte me spécialiser dans la pose de canalisations et poursuivre par un BTS, une licence et un master ; commencer comme cheffe de chantier et finir conductrice de travaux. » 

Sarah ne cache pas avoir été impressionnée.

 

Élargir le champ des possibles

Un peu plus tôt, les lycéens ont écouté avec attention les explications de Christophe Laly, chargé d’essais et mesures au Bureau du patrimoine routier, le laboratoire des routes en quelque sorte. « Nous intervenons sur tout le Département, principalement sur les routes départementales. Notre mission est de s’assurer du respect des normes. Sur place, nous contrôlons la compacité et la profondeur de macrotexture. Nous prélevons un peu de matière que nous analysons en labo. Le but est de s’assurer que tout est conforme à la fiche technique. Nous attestons que les exigences du Département, qui peut émettre des prescriptions plus contraignantes que les normes européennes, sont bien respectées. » Une tâche importante puisque de ces analyses dépendent la durabilité de la chaussée et la sécurité des usagers.

Christophe Laly a fait découvrir l’importance de son travail.

 

La soirée s’est terminée par la visite de la centrale de production de bitume Eiffage à Vendin-le-Vieil et des échanges avec des représentants de la MDADT de l’Artois. L’occasion pour ces futurs professionnels d’approfondir encore leur découverte des « métiers infrastructures » du Département. 

« Dans les centres de formation, les jeunes viennent de tout le département. Raison pour laquelle notre volonté est de multiplier ces immersions et partenariats sur les différents territoires », précise Jean-Luc Dehuysser, directeur de pôle aménagement et développement territorial.

Ils ont choisi le Département

 

Des jeunes formés aux travaux publics ont choisi d’intégrer la fonction publique territoriale. C’est le cas de Maxime Gaspard, 23 ans, stagiaire au CER d’Annezin depuis la fin de ses études en travaux publics. Quand on lui demande pourquoi avoir choisi le Département, il répond sans hésiter : « Je pense que j’aurai eu pas mal d’opportunités dans le privé, mais pour moi, le service public c’est important. On se sent utile pour la population. Et puis, en tant qu’agent d’exploitation, il n’y a jamais de routine : entretien de voirie, d’ouvrages d’art, de l’espace vert… Franchement, je n’envisage pas de changer, si ce n’est en évoluant dans la carrière. »

Maxime Trinelle, 20 ans, scolarisé à l’IUT de Béthune, a choisi l’alternance pour se former : « C’est un diplôme sur trois ans. La première année, je l’ai faite en enseignement classique, mais j’avais envie de voir comment ça se passe sur le terrain ». Son contrat d’alternance, il l’a signé avec le Département et se forme au CER d’Annezin : « Le travail en équipe me plaît énormément. Chaque semaine est différente et l’ambiance est excellente. » Lui non plus ne regrette pas : « J’avais postulé dans plusieurs entreprises, finalement j’ai choisi le Département parce qu’on aide directement les habitants. Nous sommes proches des gens. On a vraiment le sentiment de rendre service à la population ». Son contrat d’alternance se termine en août. Il vient de postuler pour un poste dans le même centre.

« Ces jeunes que nous avons en stage ou en apprentissage apprennent et gagnent en expérience, mais apportent aussi une nouvelle vision, de nouvelles techniques… On sent les équipes soudées autour des jeunes. C’est du gagnant-gagnant », se réjouit Cécile Rusch.