Parmi les ambitions de la loi pour le « Bien vieillir », adoptée par l’Assemblée Nationale en avril dernier, il y a la création d’un Service Public Départemental de l’Autonomie (SPDA). Le SPDA est aujourd’hui sur les rails dans le Pas-de-Calais. En effet, fort de son implication et de son expertise en faveur de l’autonomie des seniors, des personnes en situation de handicap… le Département du Pas-de-Calais fait partie des 18 territoires retenus pour le mettre en œuvre. 

Vendredi 20 septembre, à l’Hôtel du Département et à distance, plus de 400 représentants des partenaires institutionnels publics, privés, associatifs, mais aussi des usagers ont pris part au séminaire dédié aux grands enjeux du futur SPDA.

Ce nouveau dispositif est destiné à faciliter l’accès aux droits des habitants concernés : « Il s'agit de leur simplifier la vie en facilitant les parcours à travers la construction d’un véritable service public de proximité, garant d’une même qualité de service pour tous, quels que soient les territoires et les situations individuelles… L’enjeu majeur du SPDA est que nous soyons tous alignés et prêts à porter collectivement des orientations stratégiques pour nos usagers », soulignait Maryse Cauwet, vice-présidente du Conseil départemental du Pas-de-Calais en charge des per­sonnes âgées et de la santé.

Pour Karine Gauthier, vice-présidente du Conseil départemental en charge des personnes en situation de handicap : « Nous avons un enjeu fort, celui de coordonner nos politiques au service des personnes, de parler d’une seule voix avec l’Agence régionale de santé, la Préfecture et bien évidemment la Maison départementale pour la personne handicapée ».

Ce séminaire s’est déroulé en présence notamment de Dominique Libault, Conseiller d’État et président du Comité d’orientation et de suivi des travaux du SPDA, François Flahaut, Sous-préfet chargé de la cohésion sociale et de la jeunesse et Hugo Gilardi, Directeur général de l’ARS Hauts-de-France.

« Je suis impressionné par votre capacité à mobiliser et à réunir autant d’acteurs... Ce que vous faites est inspirant et nous allons nous servir de ce qu’il se passe ici, sur les territoires pour penser la généralisation d’un processus mobilisateur au profit des personnes âgées ou en situation de handicap, des personnes vulnérables », insistait Dominique Libault à l’issue de cette journée de travail.

Trois questions à Maryse Cauwet, vice-présidente du Département en charge des personnes âgées et de la santé.

Qu’est-ce que le SPDA ?

Maryse Cauwet : « Ce n’est surtout pas une couche de plus au mille-feuille existant. Le SPDA est avant tout une philosophie. C’est répondre à l’usager de manière personnalisée, fluidifiée dans son parcours de droits. C’est, par exemple, savoir à qui s’adresser pour bénéficier d’une aide à domicile, d’une infirmière, d’un aménagement du logement… Dans le Pas-de-Calais nous avons une vraie richesse partenariale. Des structures institutionnelles, associatives, publiques ou privées… qui œuvrent en faveur des personnes âgées ou en situation de handicap. Ce SPDA va nous permettre de travailler encore mieux ensemble, de mieux se connaître, de mieux collaborer. Cela veut dire aussi décloisonner le médical, le médico-social, le sanitaire… Trouver des solutions ensemble pour que le parcours de l’usager soit le plus fluide, le plus facile et le plus court possible. »

Quel était le but de ce séminaire ?

Maryse Cauwet : « Cette journée a rassemblé l’ensemble de nos partenaires, à Arras ou à distance sur l’ensemble des territoires. Nous avions aussi des usagers peu habitués au système. Il s’agissait d’aidants ou de personnes vivant le handicap. Ils ont donc pu exprimer les difficultés réelles qu’ils rencontraient. Ce séminaire va nous permettre d’apporter notre pierre au cahier des charges national du futur Service public départemental de l’autonomie. Il reprendra tout ce qui fonctionne pour le déployer dans les Départements et les territoires… Partout où l’on n’a pas de solutions. »

Le Département du Pas-de-Calais a été retenu comme Département préfigurateur. Quelle en est la raison ?

Maryse Cauwet : « Nous avons postulé comme d’autres Départements. Mais il est vrai que notre collectivité est connue et reconnue pour sa structuration et son action. Il a d’ailleurs été notifié que le Département du Pas-de-Calais était déjà source de production et riche d’expérimentations. Quand je vois le nombre de ministres qui viennent voir ce qu’il se passe dans le Pas-de-Calais, je me dis que l’on ne doit pas être trop mal. Je pense que c’est cette force qui a fait que nous avons été choisis pour être Département préfigurateur. Maintenant il va falloir que les moyens suivent. Les Départements sont en difficulté. On ne peut pas assumer sans compensation tout ce que l’État nous demande de faire à sa place. »