8 mars : journée internationale des droits des femmes. Cette année, la journée aura pour thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Le 20 janvier dernier, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes publiait son rapport annuel sur l’état du sexisme en France. Dans ce rapport, basé sur le Baromètre Sexisme produit en collaboration avec l’institutToluna Harris Interactive, 94 % de femmes de 15 à 24 ans estiment « qu’il est plus difficile d’être une femme aujourd’hui », soit 14 points de plus qu’en 2023, quand seulement 67 % des hommes de 15-24 ans le pensent (+8 %). Pire, 13 % des hommes pensent qu’il est plus difficile d’être un homme qu’une femme… « L’égalité femmes-hommes est un sujet de société majeur », souligne Jean-Claude Leroy, président du Département du Pas-de-Calais, une collectivité pleinement engagée depuis 2017 en faveur de cette égalité.

 

Toujours selon le récent rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes sur l’état du sexisme en France, les discours sexistes et masculinistes ont gagné en visibilité, notamment dans les médias et dans les discours politiques. Si les enjeux d’inégalités sont de plus en plus traités dans les médias, les femmes restent « invisibilisées » et les propos sexistes « trop coutumiers, trop peucontrôlés et trop peu contredits ».

En parallèle, le procès des viols de Mazan a bousculé la société, entre prise de conscience accrue du sexisme systémique d’un côté, et la lente introspection masculine de l’autre. Ce procès a constitué un miroir de ces oppositions : pour 65 % des Français, l’affaire Mazan illustre le fait qu’en matière de violences sexistes et sexuelles, tous les hommes portent une part de responsabilité et/ou de culpabilité. Ainsi, plus de 9 Français sur 10 considèrent que les hommes ont un rôle à jouer dans la prévention et la lutte contre le sexisme. Les violences sexistes et sexuelles perdurent et sont même déclarées en hausse ; et le travail, la politique et la vie de famille restent les sphères privilégiées de ce sexisme.

Au chapitre des solutions abordées dans le rapport, l’éducation à l’égalité est jugée prioritaire par la quasitotalité des Français. 9 Français sur 10 soutiennent l’instauration de cours à l’éducation à la vie affective et sexuelle.

Cette mesure est même perçue comme la plus efficace contre le sexisme pour 7 Français sur 10.

La réforme du congé paternité/parental est une attente forte en matière de justice sociale et d’égalité, plébiscitée par 7 Français du 10 ; tout comme une action résolue pour une plus grande mixité et parité dans le monde professionnel ; dans la formation des jeunes d’abord et dans le monde du travail ensuite.

« Les femmes sont plus féministes, et les hommes plus masculinistes, surtout les jeunes. Les Français attendent que les responsables politiques agissent contre le sexisme, notamment en instaurant enfin les cours à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, qu’ils plébiscitent largement », constate Bérangère Couillard, présidente du Haut Conseil à l’Égalité.

Aller vers l’exemplarité

Signataire en 2017 de la « Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale », le Département du Pas-de-Calais installait un comité de pilotage en 2018, et en 2019 signait le plan cadre de lutte contre les violences faites aux femmes, aux côtés de la préfecture et des services du ministère de la Justice. Le Département a participé au financement des 14 postes d’intervenants sociaux en gendarmeries ou en commissariats de police.

Le 25 mars 2024, le Département a adopté la délibération « Promouvoir l’égalité femmes-hommes dans le Pas-de-Calais » avec un programme d’actions pouvant évoluer au fil du mandat.

Le Département s’est engagé à devenir une « collectivité exemplaire » en matière d’égalité professionnelle au sein de ses services. Il s’est engagé à poursuivre la prise en compte de la question de l’égalité femmes-hommes dans ses politiques publiques, en renforçant par exemple l’accompagnement dans l’emploi des femmes bénéficiaires du RSA ; en permettant d’accroître la mixité des publics dans les actions proposées aux usagers en lien avec les Maisons du Département Solidarité. La collectivité poursuit et harmonise les interventions en milieu scolaire sur la question de la vie affective et sexuelle, portées par les Centres de santé sexuelle (ex-CPEF). Toutes les études montrent que les stéréotypes et le développement de comportements propices aux violences sexistes et sexuelles se développent dès le plus jeune âge. Le Département peut, en s’appuyant sur ses dispositifs et ses politiques à destination des plus jeunes, contribuer efficacement à lutter contre ces phénomènes.

Dans le cadre du partenariat éducatif départemental, l’an passé le Département a proposé aux équipes des collèges de mettre en oeuvre des actions visant à promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons dans une culture du respect. À titre d’exemple, sur le territoire de l’Audomarois, six collèges ont répondu à l’appel à projets « Citoyenneté Égalité filles-garçons ». Les collégiens de ce territoire ont pu montrer tout au long de l’année leur implication, leur motivation. Accompagnés par leurs professeurs, ils ont mené des actions afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles et déconstruire les stéréotypes de genre. Et tous les supports sont bons pour parler d’égalité et de non-discrimination.

Ainsi, au collège Émile-Zola, à Fouquières-lès-Lens, une résidence artistique a permis à la compagnie L’Embardée de travailler, avec les élèves, à la création de son spectacle Limites qui aborde l’inclusion, la tolérance et l’égalité filles-garçons à travers le rap et la danse hip-hop. Autre mesure significative pour l’égalité femmes-hommes, le Département souhaite favoriser l’accès des femmes au sport. Dans le Pas-de-Calais, elles ne représentent que 34,7 % des licenciés.