L’alimentation durable et de qualité dans les collèges reste une priorité pour le Département ? 

C’est même l’une des priorités absolues parce qu’elle touche vraiment au quotidien des enfants. C’est aussi une thématique multifacette. L’alimentation durable c’est, certes les bons produits et donc la santé des élèves, mais c’est aussi la reconnaissance du travail des producteurs avec la question du juste prix. Nous avons donc cette double fonction : assurer la santé des élèves et soutenir un modèle économique rémunérateur pour les producteurs. C’est pour cela que nous tenons à travailler au maximum en circuit court.

Vous parlez de développer l’emploi de produits bio et - ou locaux. Qu’en est-il ?

Nous avions une petite insatisfaction sur ce sujet. Nous avons revu notre façon de faire en expérimentant, sur le territoire de l’Artois, une centrale d’achat pour le bio et- ou- le local de qualité. C’est plus facile pour les chefs de production qui n’ont plus à aller frapper aux portes des exploitations. C’est aussi important pour les producteurs eux-mêmes qui n’ont pas le temps de prospecter dans les cantines et nous disent que l’on ne va pas suffisamment les chercher. Nous devons créer ce liant, ce tissu de proximité. Nous espérons que, via ce marché, nous verrons vraiment progresser le bio et le circuit court. En faisant la démonstration sur ce territoire, nous allons analyser les derniers obstacles sur lesquels nous buttons encore avec la volonté de généraliser ce marché sur l’ensemble du Département. Pour rappel, nous devons atteindre 50% de produits SIQO (Signe Indicateur de la Qualité et des Origines) dont 20% de produits bio et 30% de produits IGP, AOP… 

Vous discutez de ces enjeux avec les agents ?

Rien ne pourrait se faire sans eux. Le travail et la discussion avec nos chefs de production, nos agents, sont essentiels. C’est aussi pour cela que nous sommes très fiers d’avoir fait le choix d’un service public de restauration dans les collèges. Avec une société privée, la discussion est possible, mais l’ambition ne serait certainement pas la même.

Pourquoi le Département accorde-t-il une telle importance à la restauration scolaire ?

L’égalité par l’assiette reste fondamentale. L’alimentation, c’est le carburant de notre cerveau. Si elle n’est pas équilibrée, si vous n’avez pas au moins un vrai repas quotidien, vous n’avez pas l’énergie pour bien apprendre. Les études montrent clairement que les échecs scolaires sont étroitement liés à l’alimentation. Il faut y mettre les moyens et le président du Département, Jean-Claude Leroy, l’a rappelé : c’est un investissement dont nous sommes très fiers. Nous n’avions pas augmenté le prix du repas depuis 3 ans et le Département prend toujours en charge 70% du prix d’un repas. Depuis le 1er janvier de cette année, nous avons mis en place une tarification sociale différenciée qui donne un peu plus de moyens aux chefs de production pour assurer la qualité dans l’assiette. Au-delà de la volonté politique, il y a une volonté citoyenne et environnementale. Il y a surtout la réussite de nos enfants leur bien-être et leur santé.