Alors que de nombreux Départements n’ont pas encore mis au débat leur orientation budgétaire, lundi 24 mars, le Conseil départemental du Pas-de-Calais a adopté son budget primitif 2025. « Un budget contraint, mais courageux », déclare le président, Jean-Claude Leroy.
Le débat d’orientation budgétaire a eu lieu le 27 janvier, 15 jours avant la publication de la Loi de finances 2025. Pour autant, il était acquis que l’État demanderait aux Départements des efforts conséquents. Le Conseil départemental du Pas-de-Calais n’a donc pas attendu la « sentence » pour travailler sur l’optimisation des dépenses entamée dès 2023 et poursuivie en 2024. Une anticipation qui permet aujourd’hui d’afficher un budget primitif certes en baisse, mais qui permet, avec un montant global de 2,04 milliards d’euros et un taux d’épargne brut de 70 millions d’euros de maintenir toutes les politiques, obligatoires comme volontaristes.
La collectivité de la solidarité
Les dépenses de fonctionnement s’établissent à 1,773 milliard d’euros dont plus de 76% concernent les solidarités humaines, la santé et l’action sociale. Jean-Claude Leroy et la majorité des élus assument : « Ce budget reste un budget qui protège et il devient de plus en plus insupportable de devoir presque s’excuser d’être la collectivité de la solidarité ».
Et le président d’insister : « L’an passé dans le Pas-de-Calais, ce social tant décrié, c’est ce qui a permis à 28 000 personnes âgées dépendantes de pouvoir rester à domicile et à plus de 10 000 autres d’être prises en charge en établissement. » L’occasion d’évoquer l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) dont le budget augmente de 7 millions d’euros. Certes, certains ont pu constater une diminution du nombre d’heures de ménage prises en charge dans le cadre de l’APA. Mais cette prestation incombe aux caisses de retraite (CARSAT et MSA). Le Département entend ainsi se recentrer sur la vocation première de l’APA et contribuer au maintien à domicile de ceux qui le souhaitent.
Autres exemples : « Le social c’est l’accompagnement, par la Prestation de compensation du handicap, de 9 600 personnes en situation de handicap (1 300 de plus que l’année précédente). Ce sont des centaines d’enfants que nous protégeons en accueil familial ou en milieu ouvert. Ce sont 6 000 familles accompagnées au titre de l’aide au logement. Ce sont les freins à l’emploi qui se lèvent pour ceux qui en sont le plus éloigné. »
Pour rappel, en 10 ans le nombre de bénéficiaires du RSA dans le Pas-de-Calais est passé de 78 000 à personnes à 50 000, « et je ne crois pas que la dynamique économique suffise à expliquer cela », souligne Jean-Claude Leroy.
Réduire plutôt que supprimer
Parvenir à un budget équilibré sans pour autant renoncer ni abandonner de compétences a nécessité avec les partenaires, un important travail d’optimisation des dépenses et d’adaptation des dispositifs : « Plutôt que d’en supprimer, nous avons fait le choix de réduire la voilure sur toutes nos politiques. Nous ne renonçons donc pas à nos politiques volontaristes car elles constituent un levier essentiel de développement de nos territoires, un moyen d’assurer l’épanouissement de nos habitants, de maintenir les liens de cohésion sociale », précise André Kuchcinski, rapporteur du budget.
« Malgré les difficultés financières, dont nous ne sommes aucunement responsables, notre Département sera bien au rendez-vous pour assumer pleinement les ambitions affichées dans notre Projet de mandat », assure de son côté Daniel Maciejasz, en charge de l’administration générale, des finances et du personnel départemental.
Un budget de projets
Cette façon de faire permet aussi de maintenir un niveau d’investissement élevé. Le budget d’investissement s’élève à 180 millions d’euros. 137 millions d’euros sont affectés aux dépenses sous maîtrise d’ouvrage départementale. Le Département va, entre autres, poursuivre sa programmation en travaux neufs et maintenance patrimoniale dans les collèges tout en renforçant la politique d’équipement des établissements. 43 millions d’euros sont dédiés aux subventions d’équipement à destination des communes et intercommunalités. Plus de 14 millions d’euros sont fléchés vers l’aménagement des territoires et l’habitat dans lequel on retrouve notamment le Farda Aménagement (Fonds d’aménagement rural et de développement agricole), le Fonds de soutien aux quartiers prioritaires de la politique de la ville…
« Malgré les difficultés, nous poursuivons les ambitions fixées dans notre projet de mandat. Nous ne sommes pas élus pour renoncer, mais pour agir », souligne Jean-Claude Leroy. Pour rappel, le projet de mandat ce sont les pactes des solidarités humaines, des solidarités territoriales, des réussites citoyennes. Aucun n’est sacrifié.