Le devoir de mémoire n’est pas un vain mot dans le Pas-de-Calais. Le 80e anniversaire de la Libération est l’occasion pour le Département de renforcer son engagement en faveur de la transmission et de l’appropriation de l’histoire, en particulier celle de la Seconde Guerre mondiale. La collectivité, en lien avec les établissements et les équipes éducatives, propose à l’ensemble des élèves de 3e des collèges publics de conduire un travail de mémoire via la découverte de la Coupole et de ses espaces mémoriels qui rendent hommage aux victimes du nazisme.

Sur l’année scolaire 2024-2025, 15 000 collégiens des classes auront l’opportunité de visiter ce lieu emblématique. Le lancement des Classes mémoire a eu lieu vendredi 11 octobre. 55 élèves du collège Marguerite-Berger de Pas-en-Artois ont découvert La Coupole et son histoire. Munis de l'HistoPad, ils ont pu se faire une idée précise de sa conception et de la souffrance endurée par une main-d’œuvre largement composée de déportés politiques. 

Éveiller les consciences

Sébastien Chochois, conseiller départemental, président de la commission éducation, citoyenneté, sport et culture a souhaité accompagner les collégiens dans leur découverte : « Nous avons célébré les 80 ans de la Libération, nous allons commémorer le 80e anniversaire de la découverte des camps de concentration. À travers l’initiative des Classes mémoire, le Conseil départemental a décidé d’éveiller les consciences des citoyens de demain que sont les collégiens, en faisant en sorte que chaque élève de 3e, quel que soit son secteur d’habitation, puisse faire ce travail de mémoire et découvrir un lieu chargé d’histoire et de souffrances. » Pour ce faire, la collectivité qui prend en charge les frais : entrée à la Coupole et déplacement en car.

Graver dans les mémoires

Pour Benoît Roussel, conseiller départemental, président de la Coupole : « Ces Classes mémoire sont l’occasion pour les collégiens de se rapprocher de l’histoire avec un grand H. Elles permettent de graver dans les mémoires ce qui s'est passé, ici à la Coupole, dans notre région, au cœur de l’un des plus grands conflits que l’humanité a connus ».

Si la visite, à travers les galeries et les différents espaces d’exposition, a été l’occasion de découvrir la folie nazie, un atelier « Écrire l’histoire d’un déporté », a permis aux élèves d’aborder la déportation, et les camps de concentration. Ainsi, à travers l’histoire de Jules Gosset, originaire de Frévent, mort au camp de Dora à l’âge de 47 ans, ils ont pu mesurer l’ampleur de la barbarie perpétrée au nom d’une idéologie basée sur le racisme et la persécution des peuples.

Ce qu’ils en pensent

« C’était très intéressant. Personnellement, j’ai été particulièrement marquée par le mur des déportés avec tous ces noms et toutes ces photos de victimes. Il faut tout faire pour que de telles choses ne se reproduisent plus », explique Alice à l’issue de la visite de La Coupole.

Elsa, Jules, Léanne et Anaëlle, ont participé à l’atelier Écrire l’histoire d’un déporté : « On a pu voir les conditions extrêmes dans lesquelles les prisonniers vivaient. On n’ose même pas imaginer ce qu’ils ont enduré, mais le fait de parler de leur histoire, de voir des objets qui leur appartenaient, les tenues qu’ils portaient, on se rend compte de la réalité. Ça nous aidera beaucoup quand nous étudierons la Seconde Guerre mondiale. »

Pour le professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique, François Bailleul, cette visite est une véritable opportunité : « Nous allons pouvoir nous baser sur cette journée pour lancer le programme sur la Seconde Guerre mondiale. La visite permet de comprendre l’histoire, le travail forcé, le sort des déportés, mais aussi d’aborder la façon d’être vis-à-vis des autres. J’ai vu des élèves très réceptifs, concentrés… C’est une très belle initiative du Département. »

À noter que les établissements impliqués dans l’atelier « Écrire l’histoire d’un déporté » seront invités à produire un journal numérique de manière collaborative dans lequel ils pourront intégrer les portraits de déportés ainsi que des éléments multimédias. La restitution de ce travail aura lieu vendredi 9 mai à l’occasion de la Journée de l’Europe.